Rencontre avec Emilie Latouche, co-fondatrice de Mademoiselle Breizh

Aujourd’hui, nous partons à la rencontre d’Emilie Latouche, co-fondatrice et dirigeante de Mademoiselle Breizh depuis 2016.
Peux-tu nous dire qui tu es, et nous parler de ton parcours professionnel ?
Je m’appelle Emilie Latouche, je suis la dirigeante et co-fondatrice de la marque Mademoiselle Breizh. Mon parcours en termes d’études, j’ai fait un IUT Tech de Co, avant de faire une école de commerce à Nantes. Ensuite avec mon mari Vincent, qui est pâtissier, on a pris une franchise qui s’appelle La Mie Câline. On a tenu cette franchise pendant 6 ans et demi, ce qui nous a permis d’acquérir pas mal de compétences en termes de management, mais aussi de marketing. En fait, je faisais partie d’une commission sur le marketing au siège de la franchise, donc c’était chouette.
Après 6 ans et demi, on a arrêté et on a vendu. On a repris un hôtel à Noirmoutier, donc totalement différent. J’ai une passion : j’adore la décoration. Mes grands-parents étaient hôteliers à Saint-Malo, et c’était mon rêve de reprendre cet hôtel. Malheureusement, l’immobilier là-bas a explosé et l’hôtel était beaucoup trop cher. Alors, on a repris un hôtel qui se cassait la figure à Noirmoutier, on a tout modernisé, et on l’a tenu un petit peu comme une chambre d’hôtes. On a fait ça pendant 3 ans, parce qu’entre temps on a eu une petite fille et des jumeaux. On habitait sur notre lieu de travail, alors c’était un petit peu compliqué.
L’hôtellerie, tout le monde dit que c’est super sympa, et ça l’est, mais c’est un boulot H24 et à l’inverse de tout le monde. J’ai adoré, franchement. Je me suis donnée à 300% dans ce métier pendant 3 ans, puis on s’est dit qu’on allait arrêter. C’est là que Mademoiselle Breizh est arrivée.
Quelle est l’histoire derrière Mademoiselle Breizh ?
Mon autre rêve, depuis l’école, c’était de créer ma marque. Vincent étant pâtissier, on s’est dit « pourquoi pas aller sur ce créneau-là ?« . Quand il faisait du caramel à l’hôtel, tous les clients nous disaient qu’il était trop bon et qu’on devrait le commercialiser ! Donc c’est un peu venu de là, on s’est dit qu’on allait se lancer. En 2016, on a donc racheté un petit fonds de commerce, et surtout une recette de crêpes et de galettes. Très vite, on s’est diversifiés car on est vraiment tombés amoureux du sarrasin, tant pour ses qualités nutritionnelles que pour son goût. J’adore le sarrasin !
Pourquoi le nom « Mademoiselle Breizh » ?
Parce que c’est tout simple ! Pour « Mademoiselle », j’adore ce mot commun de la langue française qui normalement n’est plus utilisé. Je trouve ça élégant. Et Breizh, il parle de lui-même. C’était une association et un choix spontanés que je ne regrette pas du tout !
Quelles sont les valeurs phares de Mademoiselle Breizh ?
L’authenticité et l’originalité. Et puis on travaille majoritairement voire exclusivement avec des produits bretons ! On a de la chance, avec les galettes on a besoin de peu d’ingrédients, juste de la farine de sarrasin, de l’eau et du sel. La farine de sarrasin, elle vient d’une vingtaine de kilomètres d’ici, quoique, à 80% car cette année il y a de gros soucis d’approvisionnement. Mais en tout cas on n’y dérogera jamais ; au mieux c’est breton, au pire c’est français !

Qui se cache derrière les nouveautés gourmandes de Mademoiselle Breizh ?
C’est surtout nous deux avec Vincent. Lui, il est pâtissier donc il a toujours des idées. Moi, je suis vraiment épicurienne, j’adore manger, voyager, découvrir de nouvelles cultures. Quand je vais dans une ville, dès qu’il y a une épicerie fine je rentre dedans ; c’est quelque chose qui me plaît vraiment. Et en voyageant, on s’inspire. C’est le monde qui nous entoure qui nous permet de nous inspirer et de créer de nouveaux produits. Et Vincent aussi, c’est certes dû à son métier, mais il est aussi épicurien que moi.
En parlant d’épicurisme, quel est ton produit Mademoiselle Breizh favori ?
Je dirais la pâte à tartiner ! J’adore aussi le granola, mais la pâte à tartiner, c’est ce que je préfère. Ce n’est pas le produit qu’on vend le plus, mais elle a le potentiel d’exploser !

Et justement, quel est le best-seller ?
Aujourd’hui, c’est encore la chips de sarrasin. On a choisi de se diversifier environ 1 an et demi/deux ans après l’installation. On ne faisait que de la crêpe et de la galette avant de se diversifier, et la chips de sarrasin a fait un carton. On était très peu à en faire, et maintenant c’est comme tout, dès qu’un produit marche, forcément l’offre est plus grande.
Mais cette année, on a créé le gressin au sarrasin, c’est un peu le même principe puisque c’est un produit pour l’apéritif, mais là c’est enroulé. On est toujours sur les mêmes qualités nutritionnelles, après il y a un petit peu plus de craquant, et puis avec un guacamole, un dip, c’est parfait ! Et pour l’instant, j’espère qu’on est les seuls à le faire ! Mais après on le sait, c’est comme tout et on sera copiés, c’est évident donc avant ça justement il faut se dépêcher de commercialiser au maximum. Vincent est en train de créer les process pour de nouvelles machines pour aller plus vite et répondre à la demande), parce que ce produit demande beaucoup de temps. C’est pour ça qu’on n’est pas encore copiés je pense. Mais on a toujours peur, car nous sommes une petite structure. Les gros industriels ont de l’argent, et avec de l’argent on fait beaucoup de choses. Ça ne me dérange pas d’avoir eu l’idée et d’être copié, car il y a du travail pour tout le monde. Mais il faut juste s’y attendre !
Comment les produits sont-ils commercialisés ? Combien êtes-vous au total à travailler chez Mademoiselle Breizh ?
On avait à cœur d’ouvrir une boutique. On vend à des épiceries fines en France et on trouvait cela important de pouvoir proposer aux locaux des produits qui sont faits ici, sur place. Donc c’est une petite boutique qui est amenée à croître encore, on se développe bien. Après on est prudents, on n’a pas encore de vendeur pour la boutique, nous sommes tous polyvalents. Mais plus ça va, plus on augmente donc peut-être qu’on sera amenés à recruter quelqu’un juste pour la boutique. Au total, avec nous deux (Vincent et Emilie), on est à peu près 15. Ça grandit !
Quelles sont tes envies et tes ambitions pour la suite ?
Grandir ! Après, nous n’avons pas vocation à devenir une multinationale, on grandit au jour le jour. Je trouve cela vraiment sympa de travailler dans un univers familial. Je suis bien consciente que si demain on grandit vraiment, on devra structurer encore plus l’entreprise, et ce lien qu’on a tous se perdra un petit peu forcément même si on ne le souhaite pas.
Aujourd’hui, même si Mademoiselle Breizh a grandi, on est la même équipe depuis le début, donc c’est chouette, et je pense que c’est ce que tout le monde aime ici. Mademoiselle Breizh, c’est mon bébé, ce sont des valeurs auxquelles je crois. On veut vraiment garder l’âme de cette petite Mademoiselle Breizh !

Retrouvez Emilie et toute l’équipe de Mademoiselle Breizh chaque mardi matin lors du Food Tour Bâbord !