Françoise, crêpière passionnée à Vannes

Françoise, a passionate crepe-maker in Vannes

Bertrand, Françoise et Ewen à la crêperie
Bertrand, accompagné de Françoise et de son fils Ewen

Peux-tu nous dire qui tu es ?

Can you tell us who you are?

Je m’appelle Françoise Danet, je suis née à Vannes. Au départ, je n’étais pas du tout prévue pour tout ce qui est crêperie. J’ai commencé par une fac de droit, puis je suis allée en pâtisserie, et en fait de fil en aiguille, j’ai créé la crêperie Dan Ewen. Ça fait maintenant 27 ans. Au départ je voulais rester 5 ans, et il s’avère que j’y suis toujours !

My name is Françoise Danet and I was born in Vannes. Initially, I wasn’t at all prepared for anything to do with crêperies. I started off at law school, then went into pastry-making, and one thing led to another and I set up the Dan Ewen crêperie. It’s been 27 years now. Initially I wanted to stay for 5 years, but it turns out I’m still here!

Depuis combien de temps fais-tu des galettes ?

How long have you been making galettes?

Avant d’être en crêperie, j’étais en pâtisserie. Et j’avais fait un stage de formation en crêpes et galettes de 8 jours, et à l’époque ça suffisait pour s’installer. Autant dire que ce n’est pas vrai du tout ! Après ce stage, je suis allée voir des vieilles tantes pour m’apprendre. Parce que la formation était bien, mais ce n’était pas comme les galettes que moi je mangeais quand j’étais petite.

La personne, Michelle, était finistérienne. J’aimais bien sa galette, mais ce n’était pas comme celle que moi je mangeais enfant ; ce n’était pas comme dans mes souvenirs d’enfance. Du coup, je suis allée voir une grand-tante qui était femme d’agriculteur et qui avait l’habitude de faire des galettes tous les vendredis pour les voisins. Ses galettes étaient bonnes, donc c’est presque plus avec elle que j’ai appris. D’ailleurs, une de ses filles est crêpière à Toronto, donc on se côtoie, c’est rigolo.

Et la galette, on va dire que c’est comme le vélo, il faut en faire souvent, il faut acquérir le tour de main, et après il y a l’expérience. Je veux dire, il n’y a pas de secret. Les stages ou les écoles de crêpes, c’est comme un permis de conduire. On croit savoir, mais on ne sait pas conduire, et c’est avec l’expérience que ça vient. Et après, on cherche une certaine qualité de galette, et de farine. Il faut une certaine qualité de produit, et il est très dur de trouver un meunier et une farine qui nous conviennent. Il faut faire des essais.

Before I worked in a crêperie, I was a pastry chef. And I’d done an 8-day training course in crepes and galettes, and at the time that was enough time to set up. I might as well say that’s not true at all! After that course, I went to see some old aunts to teach me. Because the training was good, but it wasn’t like the galettes I ate when I was little.

This person, Michelle, was from Finistère. I liked her galette, but it wasn’t like the one I ate as a child; it wasn’t like I remembered from my childhood. So I went to see a great-aunt who was a farmer’s wife and used to make galettes every Friday for the neighbours. Her galettes were good, so it was almost more from her that I learnt. In fact, one of her daughters is a crêpe-maker in Toronto, so we rub shoulders and it’s fun.

And the galette, let’s say it’s like cycling, you have to do it often, you have to get the hang of it, and then there’s the experience. I mean, there’s no secret. Training courses or pancake schools are like a driving licence. You think you know, but you don’t, and that comes with experience. After that, you’re looking for a certain quality of pancake and flour. You need a certain quality of product, and it’s very hard to find a miller and a flour that suit you. You have to try things out.

Tu tiens la crêperie depuis 27 ans. As-tu un secret de longévité ?

You've been running the crêperie for 27 years. Do you have a secret to longevity?

Je pense qu’il faut rester soi-même, c’est tout !  Mais il y a quand même des sacrifices familiaux on va dire, il faut être présent tout le temps, c’est le problème de la restauration ; il y a beaucoup d’heures de présence. Certaines fois, il y a des clients, si je ne suis pas là, ils demandent tout de suite où je suis, alors que quelque part j’ai le droit au repos aussi. Et ça c’est assez impressionnant, des fois je me dis qu’il faudrait mettre un hologramme pour faire en sorte que je sois là quand même (rires). 

I think you just have to be yourself, that’s all!  But there are family sacrifices, you have to be there all the time, that’s the problem with the restaurant business; you have to be there all the time. Sometimes there are customers, and if I’m not there, they immediately ask where I am, even though I have the right to rest. And that’s pretty impressive, sometimes I think I need a hologram to make sure I’m there anyway (laughs).

Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ton métier ?

What do you like best about your job?

Déjà, quand on est à son compte, on a la liberté. C’est déjà bien ! Mais ce que j’aime le plus, c’est le contact avec les gens. Et même si l’été c’est un peu plus compliqué, ce que j’adore c’est l’échange. J’aime faire en sorte que les gens se sentent bien.

First of all, when you’re self-employed, you have freedom. That’s good enough! But what I love most is the contact with people. And even if it’s a bit more complicated in the summer, what I love is the interaction. I like to make people feel good.

Et qu’est-ce que tu aimes le moins ?

And what do you like least?

On va dire que ce sont les heures de présence. On est présent quand les gens mangent, donc le soir on n’a pas de soirée, par exemple. Le confinement, ça a fait poser beaucoup de questions ; on comprend que les gens ne restent plus en restauration. Il m’arrive de me dire que je suis complètement tarée de rester ! Et il y a aussi l’attitude des gens parfois…

Let’s say it’s the hours we’re present. We’re there when people are eating, so we don’t have evenings, for example. We understand why people don’t stay in restaurants any more. Sometimes I think I’m completely mad for staying! And then there’s the attitude of people sometimes…

Tu as beaucoup d’habitués dans ta clientèle ?

Do you have many regular customers?

J’ai beaucoup d’habitués, oui. Ce sont mes préférés ! Et j’aime aussi beaucoup les touristes qui viennent en découverte. Quand on est à l’étranger, on veut connaître les spécialités locales. Les touristes étrangers, ils viennent, et ils veulent savoir. Ce qui est intéressant, c’est la différence entre eux, et les bretons. Le breton type, il connaît la crêperie. Le blé noir pour lui, c’est avant tout la galette !

I have a lot of regulars, yes. They’re my favourites! And I also love the tourists who come to discover. When you’re abroad, you want to get to know the local specialities. Foreign tourists come and they want to know. What’s interesting is the difference between them and Breton people. The typical Breton knows the crêperie. For them, buckwheat is above all the galette!

Est-ce que tu as vu des évolutions dans le métier ?

Have you seen any changes in the profession?

Dans les galettes, oui. Avant, c’était quand même simple. Je me suis dit qu’il fallait toujours rester simple. Maintenant, il y a des crêperies qui sont presque des crêperies-restaurants gastronomiques, qui font des aumônières des choses comme ça. De ce côté-là, ça a vachement évolué, parce que c’est quand même un produit de base, à l’origine. Le blé noir, ça fait partie de notre culture gastronomique et ça évolue, donc c’est bien.

C’est comme les nems ! Avant, on n’aurait jamais pensé faire des nems avec les galettes. Alors, pendant le confinement, on a fait des nems. Et j’ai trouvé ça génial, parce que j’apprenais les techniques et tout ça. Mais je ne peux pas faire ça, en plus de la crêperie « classique ». La crêperie elle est ancrée. Il faut évoluer, mais moi il ne faut pas que j’évolue trop. Les quelques fois où j’ai changé la carte… 3 jours après j’ai enlevé les changements, parce que les gens quand ils sont habitués, ils ne regardent même plus la carte, ils savent déjà ce qu’ils veulent. Alors les galettes revenaient en cuisine car ce n’est pas ce qu’ils voulaient, alors je ne change plus !

In the galettes, yes. It used to be simple. I thought it was important to keep things simple. Now there are crêperies that are almost gourmet crêperies-restaurants, that make aumônières and things like that. That’s where things have really evolved, because it’s still a basic product. Buckwheat is part of our gastronomic culture and it’s evolving, so that’s good.

It’s like egg rolls! Before, we’d never have thought of making egg rolls with galettes. So, during the lockdown, we made egg rolls. And I thought that was great, because I was learning the techniques and all that. But I can’t do that as well as the ‘classic’ crêperie. The creperie is firmly established. You have to evolve, but I can’t evolve too much. The few times I’ve changed the menu… 3 days later I removed the changes, because when people are used to it, they don’t even look at the menu any more, they already know what they want. So the galettes came back to the kitchen because it wasn’t what they wanted, so I didn’t change it any more!

crêperie dan ewen

Retrouvez Françoise et ses galettes chaque mercredi dans le Food Tour de Vannes !

Meet Françoise and her galettes every Wednesday in the Vannes Food Tour!